Barchon (21/04/2018)
- Détails
- Création : 22 avril 2018
- Écrit par Laurent
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Compte-rendu bien dense, probablement trop (vu la taille de l'évènement) pour paraitre dans le Sous-terre ;)
On est venu, on a vu et on a vaincu une nouvelle fois le Fort de Barchon.
Samedi, je me suis rendu à Barchon. Sur le parking d’une grande surface dont l’emblème est un lion, je retrouve Bénédicte pour qu’elle délaisse un peu sa féline-207 et monte à bord de mon félin-2008. Covoiturer, c’est bien, c’est bon pour la planète et ça permet aussi d’un peu récupérer après une courte nuit pour être en pleine forme pour aborder le Fort. Vu la météo (et l'annulation du rallye à la Basilique de Koekelberg), je redoute qu’il y aie déjà plein de monde sur le parking à 11h, mais pas du tout. Après s’être inscrits (où on apprend que le parcours changera en 2019 mais chuuuut c’est une surprise) et être passés chez Speleroc pour acheter la poulie-jaune-en-promo, retour sur le parking pour se changer et vu le beau temps, je décide de m’habiller light (pas de combi speleo, pas de bottes). C’est à ce moment que J-C, Antoine et Pierre viennent nous saluer. Ils sont arrivés la veille et viennent de finir le parcours B (pour bonne condition physique) avec sa tour et ses fameux parapluies. Motivés les gars, chapeau à eux et judicieux d’avoir été faire les parapluies avant que ce soit le cagnard et qu’il y aie trop de monde. On se perd ensuite un petit peu de vue comme ils ont été récupérer dans leur campement et nous sommes enfin parés à démarrer cette journée.
Avec ma sparring-partner (motivation mutuelle), nous avons commencé à nous échauffer sur le parcours extérieur, le A qui est constitué de divers modules dignes d’un accrobranche. Rien de compliqué, assez ludique. Pour le passage des bûcherons, je conseillerais d’utiliser une poulie au lieu d’un simple moustif acier placé sur le câble car sinon ça n’avance pas.
Une fois le A terminé, c’est en principe l’heure de s’attabler mais ce parcours ne nous a pas encore assez creusé l’appétit donc on enchaîne avec le E que je n’ai jamais fait (le A non plus en fait). E comme étroitures sévères, tout un programme, on va bien voir ce qu’on va voir et on verra après si je dois entamer un régime ou si j’ai la taille mannequin (speléologiquement-parlant). On descend un puits, on se mouille le dos, on remonte un autre qui est certes déjà beaucoup plus étroit mais ça va (doucement mais sûrement), glissade dans un toboggan, youhou ! Puis, un peu de cordes (vires qui permet de sécher un peu mon dos au soleil, puits) et ensuite on arrive dans l’antre de Ronald (le clown du McDo qui martyrisait les enfants). C’est en fait une pente sableuse/terreuse sans corde où il faut ramper mais avec le dos qui frotte sur la paroi du haut. Je l’ai fait face contre terre et au niveau d’une jointure j’ai dû un peu guider la sangle de mon baudrier dans mon dos qui avait un peu de mal à passer. Bref, on comprend bien qu’on est dans le parcours E. Béné le fait sur le dos sans soucis mais on a pas non plus le même tour de taille. On descend un puits et ensuite, on arrive à la laisse d’eau où on se mouille très vite jusqu'au niveau de la taille. Et c’est là que j’ai failli regretter de ne pas avoir mis tout mon attirail speleo (sous-combi, combi, bottes) mais en fait non car j’avais pensé à l’essentiel : les chaussons néoprene et pour le reste vu qu’on est mouillé-mouillé jusqu'au slip, ça n’aurait rien changé. On monte, on descend encore des puits et on arrive enfin à la fameuse étroiture sévère (shunt possible). Et ça passe très très bien sans qu’il soit nécessaire d’y mettre la vaseline. Je pourrai m’empiffrer de pain saucisse à la fin de ce parcours, on l’aura bien mérité. Et puis, c’est là que c’est le drame. Nous qui étions si tranquilles sur ce parcours peu fréquenté, nous sommes bloqués par un groupe d’allemands qui galèrent sur les cordes pour sortir du Fort. Une longue attente commence, vu qu’on est fameusement trempé, on a pas très chaud non plus, et je comprends bien que je vais devoir encore pas mal attendre avant d’engloutir mon pain saucisse. Quand c’est enfin mon tour d’atteindre les cordes, je comprends difficilement où se situait la difficulté même si pour des enfants, c’est sans doute pas si facile et que les adultes ont dû leur venir en aide. Je comprends un peu mieux quand je vois les adultes progresser sur les cordes. Ils n’ont probablement pas l’habitude des parapluies et s’y prennent très mal (emmelent les cordes) mais même sur une bête descente, je vois que le gars galère avec son descendeur-rack. Bref, 100 ans après, les allemands ne sont plus vraiment capables de prendre l’assaut du fort. Sur ce, enfin fini. On peut enfin manger notre pain saucisse gentiment préparé par les dames du fort et sécher nos affaires au soleil. On recroise J-C, Antoine et Pierre qui viennent de terminer le parcours C (comme couché) et vont en terminer là pour aujourd'hui vu qu'il leur reste tout le temps demain pour faire d'autres parcours.
De notre coté, nous avons décidé de poursuivre avec le parcours D (D pour divers), que j’ai déjà fait il y a longtemps. Je ne vais pas le décrire complètement (voir descriptif). Bénédicte a ainsi pu faire sa première descente sur Y, après avoir admiré ma splendide technique (tout comme de nombreux anglais qui avaient prévu de faire le rallye-basilique mais qui se sont repliés sur le fort pour cause d’annulation). Sauf que Bénédicte a mis sa grande longe sur la corde porteuse et non la petite donc c’est moins évident mais elle parvint à se tirer de ce mauvais pas facilement (un peu de trac à cause du public présent pour notre spectacle de funambules). Arrivés au câble de la citerne où la poulie-jaune-en-promo est obligatoire et où c’est un peu du foutage de gueule car avec nos poids plumes, on ne risque pas trop de s’éclater les jambes avec la tandem-speed (quelques français devant nous ont fait comme cela) et y a tout à fait moyen de le faire avec un simple mousqueton acier et en progressant comme un chimpanzé (c’est ce qu'on avait fait il y a 6 ans (et des français devant nous le faisaient toujours). Enfin, cette poulie jaune pourra tout de même me servir sur 2 via-ferrata belges. A la fin des tyroliennes, il y a une petite étroiture où certain(e)s du groupe devant nous ont un peu de mal. En mon moi-même, je me dis “ça promet dans le réseau Noëlle” et effectivement, ça n’a pas raté. A nouveau, une très longue attente où j’improvise une micro-sieste sur une planche de bois. Heureusement, les 3 derniers du groupe qui nous précèdent se debrouillent mieux et une fois que le bouchon-de-liège qui les précédent a sauté, on est à nouveau reparti à fond les ballons. Merci d’ailleurs à celui qui me précédait pour son coup de main car je n’avais plus la détente d’il y a 6 ans, ni la capacité à me bloquer avec mes chaussures glissantes ou c’est tout simplement la fatigue qui commençait à se faire ressentir. Merci aussi à Béné prête à faire la courte échelle. Ca m’aurait bien aidé sans l’aide du dessus ou on aurait été dans la merde ou tu serais passée devant. Par soucis de solidarité, nous attendons dans ce tuyau que les anglais arrivent pour leur venir en aide si nécessaire mais leur premier gars avait une bonne détente (et était aussi plus grand) donc ca n’a pas été nécessaire. Par contre, je pense que la suite de leur groupe a bien galéré. Nous continuons notre chemin, nous arrivons bientôt au terme du parcours mais il y a toujours des attentes à chaque obstacle, je commence à en avoir un peu marre, il commence à être tard et nous décidons donc de nous arrêter dès que nous rejoignons la surface.
Nous terminons tout de même en beauté en empruntant la grande tyrolienne pour rejoindre le parking où nous sommes accueillis sous les applaudissements du GIPS qui nous invitent à boire un verre. Chose que nous ne refusons pas et nous les rejoignons une fois changé. Finalement, ce ne fût pas un verre mais plusieurs et même le couvert qui nous fût proposé (même si leurs fourchettes en plastoc ne sont pas assez solides pour nos poignes du GSC). Merci au GIPS pour ce repas chaleureux et cette ambiance de folie avec la sono autour du feu et positionnée idéalement pour admirer les prestations artistiques des amateurs de Tyrol.
Voilà, c’était une chouette journée bien remplie donc. A l’année prochaine (même si je pense sérieusement faire les parcours de nuit pour éviter les embouteillages et être à l’aise la journée).