Activités en 2013
Reconnaissance à la carrière de Mesvin (9/03/2013)
- Détails
- Création : 10 mars 2013
- Écrit par Daniel Lefebvre
- Affichages : 3439
Il y a quelques jours, Paul Michaux m'a appelé pour me demander d'aller faire un tour dans un trou à Mesvin (environs de Mons). Ce trou, probablement une ancienne mine, est protégé par une dalle de béton. Il devrait être refermé par Plecotus avec placement d'une trappe d'accès et d'une chiroptière, et, à terme, Natagora pourrait le classer en tant que réserve naturelle. A la base du puits, par lequel l'expertise des spéléos est demandée, il y aurait des kilomètres de galeries à parcourir...
Ce samedi 9 mars à 9 heures, lendemain de l'assemblée générale, Pascale, Véronique, Vincent, Louis et moi nous sommes donc rendus sur place, rejoignant d'autres représentants de Natagora : Paul, Matthias, un autre Vincent, et Marc.
Après avoir élargi un peu le trou pareil à celui d'un renard, dans la terre, à côté de la dalle de béton, nous avons amarré une corde à un arbre proche. Je suis ensuite descendu en premier, non sans un peu d'appréhension tout de même, car le trou d'entrée n'était pas large, et je ne savais pas ce que j'allais voir de l'autre côté de la dalle. Cette appréhension n'a toutefois duré que quelques secondes, car sous la dalle, le puits faisait bien un mètre à un mètre cinquante de diamètre, et les parois sont solides. Notre corde reposait sur le sol constitué d'un mélange de terre, de sable, de craie et de fins gravillons, qui s'érodaient et tombaient dans le puits au fur et à mesure de ma descente. Pour limiter cela pendant la descente des suivants, un kit a été placé sous la corde, à l'endroit de l'érosion.
Les personnes de Natagora sont restées en surface pour la sécurité (des enfants jouaient à proximité). Au fond du puits, Paul, Pascale, Véronique, Vincent, Louis et moi nous sommes retrouvés, en fait, dans une carrière de craie phosphatée telle que celle que nous connaissions déjà à Ciply (recensements 2012 et précédents). Les couches de craie sont entrecoupées de jolies couches de silex. Nous avons pris pied dans un large tunnel qui donnait accès au reste de la carrière, avec des départs dans tous les sens : en face, à gauche, à droite...
Nous nous sommes organisés en deux groupes de trois : l'un vers la gauche, l'autre vers la droite. Nous avons visité la carrière avec méthode en "croquant" des bouts de plans au fur et à mesure que nous rencontrions des galeries. A l'intérieur, nous avons vu des restes de portiques, des anciennes lignes électriques, des regards vers la nappe phréatique, des anciens puits d'aération (comblés) au plafond, des trémies, des comblements par du béton (sûrement pour stabiliser les maisons en surface)... Les plafonds étaient au minimum à hauteur d'homme (nous n'avons dû nous baisser nulle part), et pouvaient atteindre la dizaine de mètres dans les galeries principales.
Si nous ne les cherchions pas particulièrement, nous avons tout de même trouvé deux chauves-souris endormies, preuve que ce souterrain est propice à l'hibernation. L'air est probablement renouvelé par de petites fissures. Il ne faisait pas froid. L'humidité relative de l'air est amenée par le contact avec la nappe phréatique.
Le souterrain est gigantesque ! De ce fait, nous n'avons pas pu le parcourir entièrement. De même, les croquis que nous avons réalisés ne tiennent aucunement compte des orientations et des longueurs réelles des galeries. Il serait très intéressant de réaliser un travail de topographie du souterrain. D'une part, ce serait un excellent exercice, facile à réaliser étant donné les largeurs et les hauteurs des galeries. D'autre part, grâce à une projection sur une carte IGN, la topographie aiderait, à toutes fins utiles, à repérer les autres entrées...
Nous avons terminé l'activité vers 14 heures, après avoir "rebouché" notre trou avec des plaques de terre cuite renforcées amenées par Natagora, que nous avons surmontées d'un gros tronc d'arbre trouvé aux alentours pour éviter que les enfants soient tentés de soulever les plaques.
La balle est maintenant dans le camp de Natagora, qui devrait prendre une décision budgétaire et essayer d'établir une convention d'accès.
P.S. A la base du puits d'entrée, nous avons trouvé un triton alpestre et un crapaud. Nous les avons remontés et relâchés en surface tous les deux, ce qui, après ces malheureuses petites bêtes, fera sûrement plaisir au vétérinaire de notre équipe.