Activités en 2013
Tunnels de lave à la Réunion
- Détails
- Création : 13 septembre 2013
- Écrit par Delphine Lebrun
- Affichages : 2613
Au cours de mes vacances, j'ai eu la chance de descendre dans les tunnels de lave à l'île de la Réunion. Il s'agit d'une île volcanique, composée uniquement de basalte. Le Piton de la Fournaise représente un volcanisme effusif. Les coulées s'épandent dans "l'enclos", vaste zone inhabitée. La coulée de 2004 comporte plus de quatre kilomètres de galeries souterraines. Celle de 2007 est pour l'heure, impraticable. Certaines portions flirtent encore avec les 400°C... D'ici 60 à 100 ans, nous pourrons peut être y progresser.
Rendez-vous été pris avec un guide volcanologue amateur, dès 8h30, sur un parking formé sur cette même coulée. En présence de Mélanie, Julianna (deux amies ayant participé aux JNS), Anne et deux réunionnais, nous avons entrepris de descendre au sein des anciennes coulées de 2004 et 2005.
Après quelques minutes de marche sur de la lave cordée pétrifiée, le guide nous présente une périmorphose, il s'agit de l'empreinte d'un arbre. Emprisonné dans la lave, il s'est consumé lentement de l'intérieur, et a laissé à la lave le temps de se figer. Par un effondrement de la voûte, nous descendons dans les entrailles de la Terre... Imaginez vous au moment de l'éruption: la lave est à 1200°C, au contact de l'air et des obstacles, elle refroidit, et ses bords se figent, puis une croûte se forme. Dans son sein, une rivière de lave continue à s'épandre jusqu'à la mer. Les plafonds se dévoilent, tantôt marron chocolat, tantôt argent, or ou cuivre. Les formations apparaissent: stalagmites, stalactites, draperies, colonnes... si petites vis à vis de nos sols calcaires. Ces curiosités sont dues à des vitesses de refroidissement, des réactions chimiques différentes. Au fur et à mesure de notre progression, nous observons des périmorphoses vues de l'intérieur. L'imaginaire s'invite: une tête de requin, un dodo, une tête de lion apparaissent. Aucun insecte, aucune chauve-souris par contre dans ces formations: l'air est presque saturé d'humidité. Puis de nouveaux plafonds se présentent à nous, cette fois-ci composés de lave en gratons, datant d'une coulée plus ancienne, avec des intrusions de lave cordée de 2004. La progression se poursuit debout, à quatre pattes... mais aucune étroiture, ni de ramping ! Cela n'existe pas en volcanologie... Une pause bienvenue. Nous éteignons nos lampes. Un grondement sourd au dessus de notre tête. Une voiture! Et oui, la route nationale passe quelques mètres au dessus de nous. Le temps passe, les heures défilent, il nous faut retrouver l'air libre. Encore un remerciement à notre guide, puis nous partons découvrir une autre facette de l'île. Il n'est pas dit qu'un jour nous n'y redescendrons pas...